J. Déniel, J-F. Rauger (s.d.), John Ford, penser et rêver l’histoire, Yellow Now, 2014.

Le cinéma de John Ford est un monument aux multiples entrées, une œuvre étendue sur cinq décennies dont les transformations et les mutations caractérisent aussi l’unité. Cowboys et Indiens ont progressivement perdu, en cinquante ans, la simplicité documentaire des premiers films pour atteindre à une sorte de vérité iconique. Il est sûr que l’on ne viendra jamais à bout d’un art qui regarde le spectateur tout autant que celui-ci le contemple. C’est une philosophie poétique de l’Histoire et de l’homme, une rêverie sur le temps, une méditation sur le concept de nation qui nous renvoie, perpétuellement, à l’actualité de nos propres interrogations. Une nouvelle réflexion impose une attention à la lueur du présent, celui du début du XXIe siècle. Penser et écrire sur le cinéma de Ford aujourd’hui, c’est d’abord continuer à fouiller au cœur d’une œuvre touffue, dont on peut encore extirper des secrets non pensés. C’est aussi s’interroger sur la guerre et la politique, l’Histoire et le temps, revoir ce que formellement cet art a d’incomparable et d’unique, d’irréconciliable avec les catégories existantes. C’est à quoi les pages de ce livre veulent contribuer.