Textes & documents inédits
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Quelques films français… et universels
14 avril, par Denis Lévy -
Ces temps-ci, dans la presse plus ou moins spécialisée, il est beaucoup question du cinéma français, qu’apparemment il faudrait défendre contre quelque néfaste opinion. L’art du cinéma, pour qui la nationalité des films n’a jamais été un critère artistique, s’interroge : le cinéma français existe-t-il ? – c’est-à-dire : y a-t-il aujourd’hui quelque chose comme une configuration artistique, une invention cinématographique, un pôle d’influence visible sur le cinéma mondial, qu’on pourrait nommer le cinéma (...)
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Le maître du réel (bis) : l’amour
5 octobre 2022, par Denis Lévy -
Ce deuxième numéro consacré aux films d’Alfred Hitchcock est plus particulièrement centré sur la question de l’amour. Cet aspect de son œuvre est assez généralement négligé, occulté par le fameux suspense qui, selon l’opinion courante, ferait toute la substance de ses films. C’est s’arrêter en chemin, car le suspense est une forme que le cinéaste emploie, en effet avec virtuosité, pour susciter des idées. Le suspense pour Hitchcock n’est jamais une pure forme : il est noué au réel, c’est par excellence (...)
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"Le cinéma, c’est nous."
14 septembre 2022, par Elisabeth Boyer -
La disparition de Jean-Luc Godard est un choc, un foudroiement, une peine incommensurable dans ma vie, comme dans la vie de beaucoup d’entre nous, de tant de gens simples, célèbres ou inconnus. Je suis frappée par la qualité, si rare quand un artiste disparaît, des témoignages entendus à la radio, lus dans Le Monde de ce soir. Lui-même en a d’emblée donné le tempo, chassé les bavardages inutiles, les hommages disproportionnés. Je pensais à lui récemment, me disant qu’on n’avait pas de ses nouvelles. (...)
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Alfred Hitchcock, le maître du réel
15 janvier 2022, par Denis Lévy -
Il a tant été écrit sur Hitchcock que c’est une gageure de vouloir ajouter une pierre à cet édifice. Nous sommes pourtant convaincus que beaucoup reste à dire pour rendre pleinement justice à une œuvre dont la pensée demeure en grande partie encombrée de clichés critiques et d’aprioris réducteurs. C’est, de tous les cinéastes reconnus, un des plus endommagés par l’auteurisme : la majorité des écrits existants, quand ils ne relèvent pas d’interprétations "métaphysiques" échevelées, portent le plus souvent sur (...)
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Soigner
20 juillet 2021, par L’art du cinéma -
Si nous avons choisi pour thème de ce numéro l’acte de soigner, qui fait l’objet d’un grand nombre de films, ce n’est pas seulement parce que l’actualité en a rappelé l’importance cruciale, c’est aussi qu’il s’agit d’une question collective, qui relève d’une pensée globale de la santé et de la maladie : nous sommes tous responsables de notre santé. Le cinéma participe aussi à cette pensée, notamment par une lutte active contre l’obscurantisme qui encombre l’humanité, encore aujourd’hui sous ses formes les plus (...)
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Réaliser l’impossible
3 juillet 2020, par L’art du cinéma -
— L’impossible, qu’est-ce à dire ? —Ce que l’opinion tient communément pour impossible. —Et que le cinéma réalise ? C’est normal, le cinéma est le lieu de l’impossible. Et aujourd’hui avec le numérique tout devient possible. —Ce n’est pas ce que nous voulons dire. —Alors quoi ? —Il y a des cas, dans la réalité, où ce qui était tenu pour impossible a été néanmoins réalisé, puis rapporté par le cinéma : c’est parmi ces films « d’après une histoire vraie » que nous avons choisi nos exemples, qui démontrent tous qu’une (...)
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Orson Welles
16 décembre 2019, par L’art du cinéma -
Les articles de ce numéro sont consacrés à douze films qui forment le cœur de l’œuvre d’Orson Welles. Il n’était pas possible, en effet, de passer en revue les quelque cinquante titres de sa filmographie. Aborder l’œuvre de Welles est une entreprise complexe, surtout si on s’en tient au principe de L’art du cinéma de saisir les films tels qu’ils se présentent au spectateur qui ignorerait les conditions de leur réalisation. Ce principe doit être modéré dès lors qu’on est en présence d’œuvres qui, comme (...)
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Les Misérables
27 juin 2019, par L’art du cinéma -
—Misérables, dites-vous ? Vous avez pris ça au père Hugo. —Emprunté à Victor Hugo, parfaitement. Avec toute la déférence qui lui est due. —Alors vous allez parler des adaptations ? —Eh bien pas du tout. Les adaptations des Misérables pourraient en effet faire matière à un livre, depuis Blackton en 1909 aux États-Unis et Capellani en 1912 en France jusqu’à récemment encore. Nous aurions pu profiter de la ressortie du film de Lewis Milestone (1952) pour dire tout le bien que nous en pensons ; ou bien célébrer (...)
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Pères et Fils
15 décembre 2018, par L’art du cinéma -
Le cinéma s’est souvent emparé de la relation entre père et fils, occasion de poser, notamment, la question Que transmettre ? Une génération est-elle soumise à la répétition de la précédente, dans un monde dont les limites ont été fixées par des pères-tyrans, ou sa maturation se donne-t-elle dans sa capacité à critiquer les pères pour transformer le monde ? Question soulevée encore récemment dans Black Panther.
On peut soutenir que c’est la transmission qui fait le père : père réel ou symbolique, comme dans (...) -
Mai 68, avant, après
7 mai 2018, par L’art du cinéma -
"Mai 68, ce n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu", dit Alain Badiou dans L’École de Mai. Les années 1960 ont été en effet chargées de nuages, en politique mais aussi en cinéma. Coïncidence ou convergence de pensée ? Notre premier article essaiera de démêler les rapports complexes que le cinéma entretient avec la politique.
À Hollywood, les grands anciens, John Ford, Charlie Chaplin, Raoul Walsh, Henry King, Frank Capra, King Vidor…, achèvent une œuvre commencée au temps du muet et (...)