Situation esthétique du cinéma
Version révisée de la thèse de Doctorat de D. Lévy
par Denis Lévy
Au début des années 1990, la situation artistique du cinéma est caractérisée par une rupture entre l’art et le spectacle : tandis que le spectacle s’académise, l’art du cinéma se restreint et se raréfie en même temps qu’il entre dans sa phase véritablement moderne. La critique de cinéma semble impuissante à rendre compte de cette situation, faute de critères esthétiques adéquats à sa modernité. Préalablement à toute refonte de ces critères, il s’agit d’analyser précisément l’évolution de la séquence historique antérieure : sur le plan de la critique, l’esthétique d’André Bazin et de la politique des auteurs, dont les critères se sont aujourd’hui largement vulgarisés ; sur le plan de l’art cinématographique, la naissance, l’apogée et le déclin du réalisme, défini comme l’esthétique de l’humanisme chrétien, dominée par le modèle hollywoodien ; la situation actuelle (1992) peut alors être partagée entre l’académisation du réalisme (naturalisme ou esthétisme), et l’esthétique moderne, à la fois en excès sur le réalisme et dans sa filiation artistique.
Version révisée de la première partie :
Texte intégral (non révisé) :