S. Liandrat-Guigues et J.-L. Leutrat, Rio Bravo de Howard Hawks, L’Harmattan, 2013.

Au cours d’un siècle d’existence, le western des Etats-Unis n’a cessé de proposer des images différentes de corps, de vêtements, de personnages, de situations ou de paysages, renouvelant toujours ses formes et ses contenus. Rio Bravo (1959) constitue pour nombre de spectateurs une référence absolue (cf. Serge Daney). La musique de Dimitri Tiomkin et les chansons ayant pour interprètes Dean Martin et Ricky Nelson participent grandement au plaisir procuré. Avec ses cow-boys pris dans les contradictions humaines de l’âge et des sentiments, cette histoire offre une prise de conscience sur l’Ouest mythique à laquelle la représentation cinématographique contribue.

Le fonctionnement propre au genre étant la reprise avec variations, on peut lire une certaine "histoire" du western à partir de la modulation apportée par Hawks. De son propre aveu, Rio Bravo est une réponse au célèbre film de Fred Zinnemann, Le train sifflera trois fois, mais s’inscrit également dans une série de trois westerns fameux (avec El Dorado et Rio Lobo) achevant le parcours hawksien à l’intérieur du genre.

Par l’analyse de ce chef-d’œuvre, on plonge dans le jeu des croisements, inversions et transformations qui fait la splendeur de ce grand genre qui ne manque ni d’action ni de pittoresque ni de fantaisie sonore ou visuelle.