Textes & documents inédits
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Pierre de Ronsard, Remontrances au peuple de France (1560)
2 juillet 2017, par Charles Foulon -
« Rien ne me fasche tant que ce peuple batu :
Car bien qu’il soit toujours par armes combattu,
Froissé, cassé, rompu, il caquette et grommelle,
Et toujours va semant quelque fausse nouvelle :
Tantost il a le cœur superbe et glorieux,
Et dit qu’un escadron des Archanges des cieux
Viendra pour son secours ; tantost la Germanie
Arme pour sa défense une troupe infinie,
Et tantost les Anglois le viennent secourir
Et ne voit ce-pendant comme on le fait mourir,
Tué de tous costez. » (...) -
Le cinéma fait l’histoire
30 juin 2017, par L’art du cinéma -
La question de l’histoire au cinéma est présente en filigrane depuis les débuts de L’art du cinéma, il était temps de l’amener au grand jour. Ce n’est pas une question simple : ce qu’on appelle le film historique n’est pas un genre au sens strict, mais une catégorie assez floue qu’on peut relativement réduire en s’en tenant aux films dont la figure centrale est un personnage historique, mais qui s’élargit considérablement si on y inclut les situations historiques réelles dans lesquelles l’action se déroule. (...)
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"Au Noir adaptons notre Vue - Et tête haute - trouvons la Route"
28 février 2017, par Charles Foulon -
Les personnages des films de Wang Bing s’orientent dans la ténèbre contemporaine. Dans A l’ouest des rails, des ouvriers vivent la destruction programmée des grands sites industriels et de leurs logements ; dans A la folie, les hommes enfermés arbitrairement dans des hôpitaux-prisons et bourrés de psychotropes, gardent leur humanité ; et Les trois sœurs du Yunnan isolées dans leur maison perdue en haute-montagne, travaillent durement pour vivre. Avec Ta’ang, Wang Bing enquête sur les effets de la (...)
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Chines
24 janvier 2017, par L’art du cinéma -
—Que pouvons-nous faire pour vous, mon bon monsieur ? —M’expliquer ce titre fautif : Chines. Ne savez-vous pas qu’en français on ne met pas de pluriel aux noms propres ? —Bah, on disait bien les Indes… Nous voulons signaler au lecteur que la Chine dont il est question ici est multiple : d’abord, du point de vue de la production cinématographique, il y a trois Chines, la Chine continentale, Taiwan et Hong-Kong… —Vous allez donc parler de films chinois. —Le critère national n’a jamais été pour nous (...)
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A. Badiou et le cinéma / L’art du cinéma par A. Badiou
4 août 2016, par Alain Badiou, Denis Lévy -
Le 7 avril 2016, à l’occasion du séminaire "La pensée du cinéma à Paris VIII" organisé par Suzanne Liandrat-Gigues, Denis Lévy et Alain Badiou, à travers un bilan de presque 25 ans de L’art du cinéma, sont revenus sur les aspects essentiels de notre travail de défense et d’illustration du cinéma en tant qu’art.
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Le même et l’autre
2 juin 2016, par L’art du cinéma -
—« Le même et l’autre », drôle de thème pour une revue de cinéma ! Qu’entendez-vous par là ? —C’est la question de l’identité et de la différence qui est en jeu : par exemple, est-ce que vous voulez qu’il n’y ait que du même que vous dans votre petit monde ? Ou bien y acceptez-vous l’existence de l’autre, ce qui l’agrandit considérablement ? —Oui, s’il accepte d’être comme moi. —Ah, vous voyez, vous ne voulez que du même, du « comme moi », de l’identique. Mais vous-même, dites-moi, êtes-vous sûr d’être bien (...)
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Le cinéma est romanesque
25 juin 2015, par L’art du cinéma -
L’abîme qui sépare le cinéma et le roman n’est pas seulement celui qui existe entre l’image et le mot. Ainsi, le temps de la lecture construit une durée subjective, tandis que le cinéma construit sa durée objective avec de l’espace, comme on le voit par exemple avec Black Coal. C’est pourquoi toute adaptation littéraire est nécessairement un lit de Procuste : il faut raccourcir ou allonger. En fait, le romanesque cinématographique s’édifie sur la destruction du roman : ceci n’est paradoxal qu’en (...)
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Manoel de Oliveira (1908-2015)
15 mai 2015, par Denis Lévy -
Depuis la sortie en France des films de Manoel de Oliveira, dans les années 1970, nous avons admiré leur prodigieuse et singulière modernité. Cette admiration s’est concrétisée par une rencontre et un entretien stimulant entre le cinéaste et un groupe de cinéphiles et d’étudiants en cinéma, à l’issue duquel il avait lancé une invitation à assister au tournage de son prochain film, Le soulier de satin. Lorsque, au début de l’été 1985, deux d’entre nous se rendirent à Lisbonne pour répondre à cette (...)
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L’émotion du romanesque
18 décembre 2014, par L’art du cinéma -
S’intéresser au romanesque au cinéma est un peu un défi. En effet, il semble que le cinéma de fiction soit de fait entièrement romanesque, car à quiconque a vu un film on demande aussitôt : qu’est-ce que ça raconte ? Depuis les débuts du cinéma, on nous raconte des histoires où des personnages sont pris dans des péripéties, on nous donne à voir des actions et leur résolution. Aujourd’hui, le cinéma nous raconte encore des histoires. Nous n’avons évidemment pas l’ambition de retracer le romanesque (...)
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La comédie de l’immaturité
26 décembre 2013, par Céline Braud, Elisabeth Boyer -
La désorientation du monde : tel est le fond repérable dans nombre de films contemporains, à Hollywood mais aussi ailleurs, qui traitent du manque de repères symbolique des adolescents d’aujourd’hui, particulièrement les garçons. Cependant, dès 1955, après les années très dures aux États-Unis du maccarthysme, alors que se dessine et le tout début du mouvement pour la déségrégation, le titre du film de Nicholas Ray, Rebel Without a Cause, annonce clairement - ce dont il sera centralement question ici, mais (...)