Numéros disponibles
- Présents de pays - N°46/47/48/49
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Qu’est-ce qu’un pays ? Plus encore que de dessiner de nouveaux possibles, un certain nombre de films en ce début de siècle s’attachent à capter ce qu’est leur présent, à désembrouiller, à travers des formes toutes singulières, l’obscurité d’un monde, à suspendre le soi-disant sens de l’Histoire et à imaginer l’impossible.
- Noblesse des genres - N°42/43/44/45
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Pour comprendre l’usage qu’en font les grands cinéastes, il faut considérer le genre comme un opérateur artistique, plutôt que sous l’angle exclusif d’un système qui organise la production hollywoodienne. Car voir le genre comme pure contrainte extérieure empêche de saisir le travail opéré sur l’horizon d’attente que celui-ci dispose. Et si le terme respire l’industrie cinématographique, il faut non seulement le conserver dans le vocabulaire de l’art du cinéma, mais surtout lui rendre la noblesse qu’il peut avoir aux yeux des cinéastes eux-mêmes.
- Contes - N°39/40/41
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Le conte est populaire, il s’adresse à tous. En ce point, le cinéma lui ressemble. Sans être un genre cinématographique au sens classique, il apparaît aujourd’hui comme une issue possible à leur saturation, comme une possibilité de fiction déclarée, mais sans la transparence du cinéma réaliste. Il requiert une certaine distance, et invente un autre rapport au cinéma hollywoodien. Surtout, il permet une pensée de l’impossible et ouvre en ce sens, concrètement, à l’invention de nouveaux possibles. Car le conte est, toujours, une hypothèse sur le monde.
- Néoclassiques (2) - N°35/36/37
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Suite de l’enquête sur le cinéma néo-classique, dont le référent est explicitement le film hollywoodien classique et notamment son utilisation des genres, mais pris dans la conscience de la clôture actée de ce système qui ne peut se redéployer qu’à partir d’une hybridation avec certains aspects du cinéma moderne.
- Néoclassiques et nouveaux modernes - N°31
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Néo-classique suppose d’identifier un référent classique, et un indice discriminant qui signale cette référence. Pour le cinéma américain, on peut sans trop prendre de risque faire l’hypothèse que celui-ci est le système des genres. Mais le genre pris dans l’injonction de pouvoir encore participer à la création d’idées-cinéma nouvelles, de la mise à l’épreuve de ce que son élasticité supporte – jusqu’où peut-il être modernisé ? Le cinéma néo-classique propose une exploration des limites de la configuration hollywoodienne, qui ne va pas sans une distorsion parfois extrême de ses éléments traditionnels. Car de l’autre côté, l’épuisement manifeste de la modernité soustractive n’est pas de l’ordre de l’impasse : ce qui relève aujourd’hui du jamais-vu tient en réalité plus certainement d’une recomposition du déjà-vu.
- Gestes (2) - N°29/30
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Tout mouvement humain au cinéma n’a pas valeur de geste : certains restent insignifiants alors que d’autres nous font signe, comme en peinture certains détails sont remarquables, et d’autres non. Qu’il s’agisse du geste comme du détail, la question de la subjectivité de notre perception se pose. Le détail et le geste sont là pour tout le monde, mais sont aussi paradoxalement le lieu d’une intimité entre le spectateur et l’œuvre, un moment où elle fait signe à celui qui regarde et disloque à son profit le dispositif de la représentation. Rendre compte de la beauté du geste, c’est montrer à quel point il est partie intégrante du processus du film et tenter de restituer les mécanismes et les enjeux de sa mise en œuvre.
- Clichés - N°27/28
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Un cliché est une représentation dont les paramètres formels produisent une reconnaissance immédiate. C’est une image univoque que l’on peut qualifier de symbolique. Mais l’art cinématographique consiste justement à relever le cliché par l’intermédiaire d’inventions qui font vaciller leur sens, jusqu’à les faire devenir le lieu de passage d’une idée.
- Westerns & mythes - N°19/20
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Les westerns entretiennent au moins rapport avec deux mythes : celui de la Terre Promise, et celui, interne à la mythologie produite par le genre lui-même, de l’héroïsme. Mais ce rapport se constitue en dehors de tout aspect religieux, c’est-à-dire dans la pleine conscience de l’irréalité du mythe – sans pour autant verser dans la "démystification" et la prétendue exactitude historique. Il y a donc dans le western une équivalence entre mythe et fiction. Une fiction exemplaire, dont les archétypes postulés par le genre y rend l’art qui s’y manifeste entièrement visible, à la fois dans la coexistence et dans l’écart avec le système qui les régit.